Xavier Robert
« Le monde humain est un système ouvert ou inachevé et la même contingence fondamentale qui le menace de discordance le soustrait aussi à la fatalité du désordre et interdit d'en désespérer. »
—Michel Merleau-Ponty, In Humanisme et terreur, Gallimard, 1980, p.309 (1ère édition, 1947.)
(Swans - 24 août 2009) Devons-nous succomber aux horreurs que prédisent nos Cassandres ? Cette question mérite d'être prise au sérieux.
À propos de Cassandre, dans le numéro du printemps 2009 de la revue éponyme, on apprend par Roland Gori (1) que dans l'Oregon, des patients ont reçu de leur compagnie d'assurance un courrier les informant que leur demande de prise en charge de leur chimiothérapie leur était refusée car ils n'avaient pas suffisamment de chance de survie. Mais pour calmer le jobard, ici cancéreux, il lui était proposé en échange un suicide médicalement assisté ; une offre de réparation rationnelle (ou pragmatique, c'est selon) en quelque sorte dictée par une logique cynique de scoring.
Il faut être en suffisamment bonne santé mentale pour tenir le coup après avoir été destinataire d'une telle lettre. Jean Furtos définit judicieusement cette notion de santé mentale suffisamment bonne « comme la capacité de vivre et de souffrir dans un environnement donné et transformable, c'est-à-dire comme la capacité de vivre avec autrui en restant en lien avec soi-même, sans destructivité mais non sans révolte ». (2) Or du côté de Salem, ce qui se joue à travers pareilles pratiques, c'est une forme d'exclusion hors de la commune humanité.
Ce qui m'intéresse dans cette définition de Furtos, c'est ce rapport sujet-environnement, rapport de plus en plus troublé, pour ne pas dire détraqué. En outre, pour sortir d'une définition autoréférentielle, il est nécessaire d'envisager une double inscription de l'homme qui d'une part, procède de ce qui lui précède -- pour reprendre le mot de Hans-Georg Gadamer -- et d'autre part dépend de ce qui l'entoure. Embarqués dans le monde social et biophysique, notre survie en dépend. On est donc nécessairement concerné par cet événement qu'Isabelle Stengers a appelé de façon suggestive « l'intrusion de Gaïa ». (3) Ce dont il est question, l'ainsi nommée » vérité qui dérange », ce sont ces problèmes qui prennent de l'importance et qui se trouvent articulés : pollution, empoisonnement par les pesticides, épuisement des ressources, fonte des glaces, réchauffement climatique et effet de serre, déforestation, baisse des nappes phréatiques, biodiversité. Tant et si bien que les scénarii doivent être corrigés, les prévisions les plus pessimistes produites par les simulations gagnent en probabilité, les éventualités s'imposent, lesdits experts deviennent de plus en plus formels (plus qu'ils ne sont d'accord). Crise écologique majeure et inéluctable, nous serions témoins des effets boomerang et en cascade des risques écologiques, les seuils de dégradations seraient en passe d'être irrémédiablement franchis. Après avoir été honorée, Gaïa serait non seulement outragée mais dépouillée. L'humanité vivant au-dessus de ses moyens naturels, le moment serait venu de payer le rapport prédateur entretenu à la nature. La mère nourricière n'est plus rassurante : en atteste sa façon précaire de faire tenir ensemble les vivants, les océans, l'atmosphère, le climat, les sols.
Une profusion de messages invite le quidam à calculer son empreinte écologique. Plus encore, son mode de consommation est clairement pointé du doigt. Une forme de culpabilité collective s'installe à travers l'injonction à la réduction du mode de vie : « ressaisissez-vous enfin ! décroissez !».
Là où le bât blesse, c'est dans la façon dont les choses sont dites. Il s'agit là de prêter attention aux régimes d'énonciation mobilisés. Les discours impératifs ayant prétention à autorité -- qu'ils soient normatifs et/ou dénonciateurs -- nous sont régulièrement servis nous plaçant dans des « alternatives infernales ». (4) Nous est ainsi servi du prêt à penser sous forme de « choix forcés » ou de réponses toutes faites (alors même qu'elles restent à faire), d'antidotes magiques aux vertus fortement démobilisatrices.
Pour s'en convaincre, Ted Nordhaus et Michaël Schellenberger (5) proposent de comparer un discours de Churchill sur la reconstruction de l'Europe prononcé pendant la Guerre froide et un discours de Blair sur le changement climatique, qui fait suite au rapport Stern. Le discours de Churchill est mobilisateur d'énergies, performatif pourrait-on dire au sens où il génère une volonté politique ; celui de Blair est purement informatif et ne nous « écologise » pas. Inversons les deux types de discours : si Churchill avait parlé comme Blair, nous serions probablement toujours dans une Europe en ruine ; si Blair (6) avait parlé comme Churchill, nous aurions probablement l'énergie nécessaire pour agir.
Ainsi, les discours prédictifs pétris de certitudes savantes, et serinés avec des apparats pédagogiques restent encore pour beaucoup inaudibles, du fait même qu'ils convoquent pour fonctionner des rhétoriques rationalistes telles que « regardons les faits tels qu'ils sont », « ceux qui discutent sont des obscurantistes ». Or, c'est comme si les causalités étaient toutes parfaitement établies, les discussions closes (belle régression démocratique) et qu'il s'agissait déjà de se ranger du côté des préconisations présentées comme nécessaires. Se niche ici une confusion de la science et de la politique : on s'en remet à la fois aux scientifiques pour qu'ils nous disent comment répondre et pour qu'ils définissent ce qu'il convient de faire. Pour Bruno Latour, (7) « la notion d'évidence naturelle a quelque chose de délétère, de contreproductif : ce n'est pas parce que c'est naturel, vrai, exact que cela produit de la politique. être terrorisé, ce n'est pas non plus une position politique. L'intensité de la menace peut être complètement démobilisatrice ; d'où le danger des discours apocalyptiques concernant l'écologie ». Sans compter les raisons plus ou moins avouables, résistances plus ou moins conscientes qui peuvent être mobilisées pour ne pas se confronter à cette réalité émergente, histoire de ne pas trop déconcerter (déconforter, oserais-je dire) nos habitudes mentales, « on accepte tout au plus d'intégrer à la marge de nos visions routinisées un peu d'écologie, sans revisiter l'ensemble ». (8) « Plus le risque de remise en cause du monde est grand, plus nous le nions, car la solution apparaît impossible à notre esprit ». (9)
Il n'en reste pas moins que cet événement que constitue « l'intrusion de Gaïa » (le fait que la Terre, offensée, se rappelle à nous, et que le mythe de l'inépuisabilité des ressources naturelles s'évanouisse devant nous)(10) est opérant dans la mesure où il nous oblige précisément à penser, imaginer, agir autrement, par soi-même ainsi que les uns avec les autres. I. Stengers nous invite à nous réapproprier la capacité et l'art de faire attention, à initier « une dynamique d'engagements producteurs de possibles, une dynamique qui brise le sentiment d'impuissance collectif (...) à constituer des "caisses de résonance" telles que ce qui arrive aux uns fasse penser et agir les autres, mais aussi ce que réussissent les uns, ce qu'ils apprennent, ce qu'ils font exister, deviennent autant de ressources et de possibilités expérimentales pour les autres ».
Ainsi, comme l'observait John Dewey, nous ne sommes pas loin de tous devenir scientifiques, non parce que nous savons (ça se saurait), mais parce que nous ne savons pas et que nous sommes en situation d'enquête permanente. Pour se forger son intime conviction, il s'agit de faire l'expérience de la perplexité, de voir en quoi les conséquences de nos actions nous retombent effectivement dessus. Cela passe aussi par les expériences faites par procuration. Le fait est que l'attention de l'opinion publique n'a de cesse d'être attirée par de nombreux documentaires, (11) de sorte que différents exemples pourraient être ici repris pour témoigner des dégâts occasionnés et des tragédies annoncées.
A cet égard, ce qu'il est advenu de l'île de Nauru revêt une dimension paradigmatique. Il importe de reprendre ici l'analyse développée par Luc Folliet. (12) Il est question d'un petit Etat de 21 mètres carrés au Nord-Est de l'Australie, qui doit sa renommée au bird shit, composite de fientes et de squelettes d'oiseaux mêlé à la terre ainsi qu'au corail de l'île, qui serait à l'origine du phosphate. L. Folliet retrace comment l'exploitation intensive de cette ressource (minerai utilisé pour l'agriculture, mais aussi la fabrication d'explosifs), comment cette phosphate dependance, a tout désorganisé : « Nauru, c'est l'histoire de l'homme qui une fois son confort matériel assuré, néglige sa culture, oublie son passé et se fout de son environnement ».
Ainsi, les habitants de l'île se sont retrouvés dans les années 70 particulièrement fortunés, avec un Etat qui pourvoyait à tout (services aux personnes et électricité gratuits), la population locale n'ayant pas même besoin de travailler (les Chinois et les Islanders (13) le faisant pour elle). Il s'est agi d'une société empreinte de démesure, partagée entre loisir, oisiveté et sur-consommation, générant gaspillages et déculturation. Le petit Etat affichait alors sa mégalomanie avec sa propre compagnie aérienne, ses hauts buildings et sa politique d'investissement à l'étranger. Mais dans les années 90, le pays est aux abois, incapable de s'adapter à sa propre survie : sa terre se trouve éventrée, du fait de l'extraction du phosphate, et les réserves fondent. La banque nationale est contrainte de fermer ses portes ; criblé de dettes, l'Etat vend la plupart de ses biens. Le pays devient alors un paradis fiscal. (14) Le gouvernement nauruan monnaye le peu qu'il lui reste : son sol, pour des migrants clandestins (afghans et iraquiens) chassés d'Australie ; ses maigres attributs d'Etat pour ses voisins asiatiques. (15) Pour ce qui est de la population nauruane, on y retrouve le taux d'obésité le plus élevé au monde (16) et le diabète devient le mal de l'île, ce qui n'est pas sans lien avec le recours aux plats cuisinés saturés en matières grasses et livrés à domicile (à la défaveur de la cuisine traditionnelle).
Enfin, même si la raréfaction de la ressource principale de l'île a fini par s'avérer d'une certaine manière salvatrice, puisqu'elle a encouragé d'autres pratiques (une alimentation plus équilibrée avec le retour de la pêche, de la cueillette de noix de coco, l'exportation des débris de coraux occasionnés par la disparition des pinacles pour servir de matériau de construction pour les digues, remblais, et autres barrages), il n'y a pas de happy end, car la rédemption de l'île passe de nouveau par le phosphate (17) et le secondary mining consistant à forer plus profondément encore, quitte à ce que « Nauru ronge le cœur de son île ». L'économie locale semble repartir, le nouvel essor du phosphate semble avoir une espérance de vie estimée à 30, voire 40 ans. L'histoire bégaie.
Jared Diamond a mis en exergue l'incapacité de nos sociétés à anticiper un problème avant qu'il ne survienne réellement, (18) à tel point qu'il estime, endossant à son tour le rôle de prophète (ou d'oiseau de mauvais augure), qu'on pourrait avoir des guerres écologiques. L'exemple de Nauru illustre bien le refus de percevoir la réalité de la situation (refus d'admettre les limites de la nature et absence de prise en compte du long terme), avec une tendance à réduire la crise à un simple « mauvais moment à passer ».
Le rapport au temps semble être en effet déterminant. L'horizon temporel des écosystèmes apparaît en parfaite contradiction avec le "court-termisme" consacré de nos jours. En outre, on assisterait également à une forme de disparition de la référence à l'à-venir. Daniel Innerarity explique en quoi le futur est en passe de devenir la « poubelle du présent », « le lieu où le présent se soulage en rejetant les problèmes non résolus, qu'il s'agisse de la sécurité sociale, des déchets nucléaires ou des retraites ». (19) Il va pourtant bien falloir se faire à l'idée que le temps écologique et biologique n'ont aucune commune mesure avec le temps économique (avec l'obsession de la rentabilité, du profit et la consommation immédiats) et le temps politique (encore raccourci par le diktat des sondages). Dès lors, il importe d'envisager un futur collectif et d'intégrer les générations à venir dans nos décisions actuelles, alors même qu'à titre individuel nous avons une préférence marquée pour le présent. (20) « L'intrusion de Gaïa » oblige ainsi à un bouleversement des temporalités sociales, le carpe diem devenant écologiquement suicidaire. Toutefois, « il est inimaginable de sacrifier la survie à long terme au très court terme, comme il n'est pas pensable de ne pas répondre concrètement à l'immédiat, faute de quoi il n'y a pas d'avenir ». (21) Le présent devient pour ainsi dire une « condition de possibilité d'un futur vivable ».
C'est ainsi que l'on assiste à l'installation de toute une série d'expériences qui irriguent le quotidien et ce, quelles qu'en soient les justifications (du refus du modèle du « tout conso », par nécessité, par stratégie d'adaptation à la crise, ou par choix idéologique, sous forme de résistance militante). Au-delà de la sphère domestique où les pratiques fourmillent, les AMAP, (22) le commerce équitable ou encore l'éclosion d'éco-quartiers et éco-villes témoignent de cette volonté de vivre autrement. De même, dans le cadre des opérations de renouvellement urbain, lors des phases de démolition, on assiste désormais davantage à de la déconstruction, ce qui permet de recycler la plupart des matériaux du bâtiment. Notons également les initiatives développées par le maire de San Francisco qui illustrent bien ce qu'il est possible d'impulser dès lors que l'on est en présence d'une volonté politique : après avoir déjà pris un arrêté interdisant les sacs plastiques dans les supermarchés, interdit en 2007 la consommation d'eau en bouteille ou en bonbonne dans l'ensemble des services municipaux, Gavin Newson a lancé un programme consistant à récupérer les huiles de friture des 2600 restaurants de la ville, recyclées en agro carburants destinés à faire rouler la flotte des véhicules municipaux. Dans l'Iowa, Etat où l'on transformait des rouleaux de tonnes d'acier en machines à laver et où l'on travaillait pour l'industrie automobile, la reconversion se fait vers les turbines d'éolienne. (23)
D'autres événements nous invitent à espérer : l'organisation du Grenelle de l'environnement, le prix Nobel de la paix décerné en 2007 au Groupe International sur l'Evolution du Climat, le score remarquable réalisé par Europe Ecologie aux dernières élections européennes. Ce sont probablement des moments importants au sens où ils attestent d'une mise en politique des phénomènes associés à la nature. Les questions ne sont plus laissées qu'aux seuls experts, comme cela fut déjà le cas en février 1997, lorsque le Premier Ministre désavoua la Commission du génie biomoléculaire en refusant contre son avis l'autorisation de mise sur le marché de trois variétés de maïs génétiquement modifié.
Last but not least, peut-être devons-nous aussi malgré tout faire (et non avoir) confiance en certaines prophéties. Hans Jonas, (24) qui est probablement l'auteur ayant le plus avancé sur la question, nous invite à « prêter [davantage] l'oreille à la prophétie de malheur qu'à la prophétie de bonheur ». En effet, selon lui, c'est principalement une « heuristique de la peur » qui doit nous guider, et non nous gouverner (25) : « la peur qui fait essentiellement partie de la responsabilité n'est pas celle qui déconseille d'agir mais celle qui invite à agir ». Sauf à faire la part trop belle aux prophéties autoréalisatrices, il en va probablement d'une forme de malhonnêteté à reprocher leur non-réalisation aux prophéties de malheur, sachant que « la prophétie du malheur est faite pour éviter qu'il ne se réalise ». Il y a précisément toujours du reste (donc des possibles), ce qui fait que nous résistons à cet état de fait, (26) que nous sommes concernés vis-à-vis des générations futures. Ainsi, ni pessimistes outranciers, ni optimistes excessifs, nous avons à rester lucides, habités d'une inquiétude (27) qui ne doit pas être tranquillisée trop prématurément. Etant embarqués dans cette affaire troublée, nous devons nous escrimer à être encore et toujours préoccupés, affectés, en éveil.
Dans ce monde tourmenté, la froide et impuissante panique sous forme de soupir résigné ou de cri horrifié ne doit pas prendre la place d'une vigilance sensible et raisonnée, d'un faire attention, comme nous y invite Isabelle Stengers. Nous n'y parviendrons pas à la manière de Snoopy qui, face à la perfidie du monde, se calfeutre dans sa niche, à la pointe d'une montagne en annonçant « ce monde est pourri, je lui donne huit jours pour changer ».
Notes
1. In « Homme tragique versus homme instrumental », Cassandre, pp.7-11. (back)
2. In « Angoisse de non-assignation et santé mentale », Les cliniques de la précarité. Contexte social, psychopatholigie et dispositifs, Editions Masson, 2008, p. 281. (back)
3. In Au temps des catastrophes, Résister à la barbarie qui vient, Editions La Découverte, 2009. (back)
4. Isabelle Stengers rappelle ce message inchangé « il n'y a pas le choix, il faut serrer les dents, accepter que les temps sont durs et se mobiliser pour une croissance en dehors de laquelle il n'est aucune solution convenable. Si nous ne le faisons pas, d'autres tireront avantage de notre manque de courage et de confiance ». (back)
5. Ted Nordhaus & Michaîl Schellenberger, Break Through : From the Death of Environmentalism to the Politics of Possibility, CD audio édité par Blackstone Audiobooks, octobre 2007. Exemple cité par Bruno Latour. (back)
6. Lequel est définitivement un touche-à-tout, jusqu'à aller jouer les conseillers du prince au Rwanda. (back)
7. Cf. notamment Bruno Latour, Politiques de la nature. Comment faire entrer les sciences en démocratie, La Découverte, 1999 et du même auteur, L'espoir de Pandore, La Découverte, 2001. (back)
8. « L'écologie comme inquiétude éthique », in ContreTemps, nº4, Critique de l'Ecologie politique, mai 2002. (back)
9. In Corinne Lepage, Vivre autrement, Grasset, 2009. (back)
10. Cette allégorie procède également d'une proposition scientifique, d'une hypothèse baptisée Gaïa datant du début des années 70 et inventée par James Lovelock et Lynn Margulis. cf. James Lovelock, The Revenge of Gaïa : Earth's Climate Crisis and the Fate of Humanity, Perseus Books Group, 2007. Selon J. Lovelock, prophète du dèsastre et nèo-malthusien à sa façon, pour apaiser Gaïa, il faudrait diminuer notre train de vie et que la population humaine n'excède pas 500 millions d'humains. Dans le livre, une carte montre qu'il ne resterait plus que quelques rares endroits encore habitables : le Kamtchatka, la Patagonieà. Stengers se démarque de ce propos, considérant qu'il ne s'agirait pas d'une Gaïa vindicative qui agirait en justicière : « on prend une revanche contre quelqu'un alors que la question de l'offense est de l'ordre du constat. (...) On ne lutte pas contre Gaïa, mais contre ce qui a provoqué Gaïa, pas contre sa réponse », ibid. (back)
11. Nous pensons notamment à Une vérité qui dérange d'Al Gore, Home de Yann Arthus Bertrand. De façon plus singulière, deux documentaires (d'Envoyé Spécial) dernièrement rediffusés m'ont plus particulièrement marqué : Voyage au pays de l'Ananas, qui traite de la production de l'"extra sweet" au Costa-Rica, et Bornéo et sa forêt assassinée sur l'exploitation de l'huile de palme en Indonésie. Tous deux mettent en exergue les conséquences dévastatrices sur l'environnement et la population locale. (back)
12. Nauru, l'île dévastée. Comment la civilisation capitaliste a anéanti le pays le plus riche du monde, La Découverte, 2009. (back)
13. Ce sont les habitants des îles environnantes. (back)
14. Beaucoup moins bucolique que le guano (le fameux mélange d'excréments et d'ossements d'oiseau), la réputation de ce petit Etat tient aussi au fait qu'il figurait sur la liste des rogue states (état voyou) établi par Colin Powel : Nauru abritait dans les années 90 quelques 400 shell banks, ces établissements bancaires n'ayant aucune existence physique, mais seulement une adresse et une boîte aux lettres, cf. le film Louise Michel... (back)
15. Le Japon consent à approvisionner l'île en essence contre son soutien dans le combat pour la reprise de la chasse à la baleine. (back)
16. Suivent les îles Tonga, l'Arabie Saoudite, Les Emirats Arabes Unis, les Etats-Unis et le Koweit. (back)
17. La conjoncture actuelle est favorable puisque la demande en engrais est forte notamment au bénéfice des pays dits émergeants qui se sont investis dans la production des biocarburants. (back)
18. Effondrement : comment les sociètès dècident de leur disparition ou de leur survie, Gallimard, 2006. (back)
19. In Le futur et ses ennemis : de la confiscation de l'avenir à l'espérance politique, Editions Climats, 2008. (back)
20. Quand bien même avons nous conscience que nos simples actes individuels pèsent déjà dans la balance. (back)
21. Selon C. Lepage, ibid. (back)
22. Association pour le Maintien d'une Agriculture Paysanne qui permet de garantir la qualité de la production, le revenu des producteurs ; on retrouve la même démarche aux Etats-Unis sous le nom de Community Supported Agriculture. (back)
23. Les exemples sont tirés de l'ouvrage de Corinne Lepage, ibid. (back)
24. cf. Le principe de responsabilité - une éthique pour la civilisation technologique, Cerf, 1990. (back)
25. J'insiste à dessein sur ce distinguo car on peut aisément admettre que l'instrumentalisation de la peur est un des ressorts utilisés dans le « gouvernement des hommes » pour rendre inefficace la raison. (back)
26. Pour reprendre une formulation redevable à Auguste Compte, il nous est possible d'"èlargir la marge de modificabilitè de la fatalitè". (back)
27. Selon Philippe Corcuff, « l'inquiétude apparaît comme un aiguillon, qui nous met sur le qui-vive en nous empêchant de jamais trouver complètement le repos », ibid. (back)
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