by Gilles d'Aymery
Traduction par Marie Rennard
(Swans - April 6, 2009) In the fall of 2008, Marie Rennard, who's been contributing her work to Swans since February 2007, asked me to consider creating a French Corner where articles, essays, poetry, and famous texts could be published in French. It would widen the reach of Swans if we had Les cygnes and give her the opportunity to not only publish her talented output (in French) but also attract other worthy authors whose knowledge of the language of Molière did not extend to that of Shakespeare. I smiled at her suggestion and answered: "Yes, maybe...let me look into this...perhaps next year..." -- and left it there, dead in the water. Why would I spend my time publishing in French when les Gaulois do not even read Swans? And why publishing in French would achieve what 13 years of English publishing have not realized, a game-changing cultural readership and a nation of activists? Worse, how could I manage the endeavor when I do not even think in French any longer, and have for over two decades immersed myself in the English-speaking world? It simply made no sense. However, for those who have followed my work, one cannot but notice that I have always tried to bring to the fore different cultures through contributors who, although fluent in English, are deeply associated with the larger world and the sensitivities that are far beyond the consumerist culture of the Anglo-Saxon world. I need not name names except, perhaps, Guido Monte, who has been bringing his extraordinary creations to our readership since May 2006. Different worlds, different cultures, different languages... How does one build the bridge? No one can, of course. So one is left keeping the tiny candle alight and hopefully pass it on to the next generation. A couple of months ago, due to circumstances surrounding my mother's move to a nursing home without my knowledge, I contacted an old friend of mine from the 1960s and '70s in Toulouse, France, Simone Alié-Daram, a person who has had much influence on my intellectual development -- one of the very few truly intelligent and sensitive human beings with whom I have been privileged to rub shoulders in my youth. She answered my call to find out how I could reach my mother. From one e-mail to the other she also answered another call. To my question, "would it be fun for you to contribute to Swans in French," she answered, "why not?". Suddenly, I was challenged with not just Marie Rennard. She now had a winning hand. I had two people ready to go for it. And so I did, creating the French Corner. It helps that I am not totally alone in this project. My dear companion and wife, Jan Baughman, does speak and understand a bit of French... And it even helps further that Marie Rennard accepted my request -- that she be the editing headmistress. The world has gotten smaller, the planet more endangered; people are increasingly isolated. In the so-called "rich world," toys, digital or otherwise, are becoming the culture of the day... Don't you think that solidarity and understanding of other cultures deserve attention? It's going to be a monthly endeavor. Let's see where this experiment leads. Allow me to conclude as I did in the very first article ever published on Swans (May 01, 1996): "Petit poisson deviendra grand pourvu que Dieu lui prête vie." "Go translate," I ended. Welcome to the French Corner! |
(Swans - 6 avril 2009) L'automne dernier, Marie Rennard, qui contribue à Swans depuis février 2007, me suggéra de créer un espace où seraient publiés des articles, essais, poèmes ou textes fameux en Français. La création d'une page francophone augmenterait le nombre de lecteurs, lui permettrait d'offrir ses talents d'écriture en français et d'attirer d'autres talentueux auteurs qui maîtrisent les finesses de la langue de Molière sans pouvoir goûter à celles de Shakespeare. Je souris à son idée, lui répondis que "oui, peut-être, j'y songerais", et m'empressai d'oublier sa proposition. Pourquoi irais-je perdre mon temps à publier des franchouillarderies à l'usage des Gaulois alors que ceux-ci ne lisent pas Swans? Et dans quelle mesure une publication française me permettrait-elle de réussir ce que treize années de publication anglaise n'ont pas pu faire, à savoir amener un changement culturel et créer une nation d'activistes ? Et puis, surtout, comment relèverais-je ce défi, moi qui ne pense plus qu'en anglais après plus de vingt années passées en immersion totale dans le chaudron américain ? Cela n'avait guère de sens. Cependant, ceux qui ont suivi mes efforts depuis des années savent que j'ai toujours essayé de mettre en valeur la diversité culturelle en publiant des auteurs qui, bien que tous anglophones, offraient sur le monde une vision et une sensibilité différentes du consumérisme acharné du monde anglo-saxon. Il suffira de citer en exemple Guido Monte, qui depuis Mai 2006 nous livre ses fantastiques créations multilinguistes. Comment construire le pont qui relierait des mondes, des cultures, des langues différents ? Tâche impossible, encore une fois. Il fallait donc bien se contenter d'entretenir la flamme vacillante des espoirs pour la transmettre aux générations futures sans pouvoir faire plus, ou mieux. Il y a deux mois, cependant, quand ma mère qui vit en France a dû gagner, sans que j'en sois averti, une maison de repos, j'ai appelé à l'aide l'une de mes anciennes amies, Simone Alié-Daram. Simone est l'une des personnes qui ont eu le plus d'influence sur mon développement intellectuel, une femme intelligente et sensible que j'ai côtoyée dans les années 60 et 70, à l'époque de ma jeunesse. Elle a commencé par me dire où je pouvais joindre ma mère, puis de fil en aiguille, et de mail en mail, je lui ai parlé de Swans, et lui ai proposé de rejoindre l'équipe. Pourquoi pas, m'a-t-elle répondu, mais en Français ! Voilà qui remettait en selle l'idée de Marie Rennard. J'avais maintenant deux auteurs francophones, deux raisons d'essayer. Le coin français, (French Corner pour moi) verrait donc le jour. Bien sûr, je n'aurais pu mener ce projet à bon port tout seul. Jan Baughman, ma chère compagne et épouse, parle et écrit le français, et Marie Rennard a accepté de se charger du travail d'édition des textes francophones. Dans un monde mis à mal, qui fait du gadget une culture, et où la solitude est un fléau croissant, la solidarité et l'intérêt pour la diversité méritent toute notre attention. Le coin français connaitra donc une publication mensuelle, et qui vivra verra où nous mène l'expérience. Permettez-moi de conclure comme je le fis dans le premier article publié sur Swans le 1er Mai 1996 : "Petit poisson deviendra grand pourvu que Dieu lui prête vie." Bienvenue dans le coin français!
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